Arrêts maladie: les salariés du privé moins bien indemnisés à partir du 1er avril

Rédigé le 01/04/2025

Pour tous les salariés qui gagnent plus de 2.522 euros brut par mois, l'indemnité journalière versée par la Sécu à partir du 4e jour d'arrêt maladie va passer de 52 euros bruts à 41 euros.

Cela fait partie des changements à partir du 1er avril: les arrêts maladies vont être moins bien indemnisés pour les salariés du privé.

Aujourd'hui, quand vous posez un arrêt de travail, vous avez un délai de carence de trois jours, c'est-à-dire que vous ne touchez rien pendant les trois premiers jours de votre arrêt. A partir du 4e jour, la Sécu vous indemnise 50% de votre salaire brut par jour. Une indemnité qui est plafonnée et c'est ce plafond qui baisse: il passe de 1,8 Smic à 1,4 Smic.

Compensation des mutuelles

Ce qui veut dire très concrètement que pour les salariés qui gagnent moins de 1,4 Smic, c'est à dire 2.522 euros brut par mois, rien ne change, ils seront toujours autant indemnisés qu'avant. Mais pour tous les autres, ceux qui gagnent plus que 2.522 euros brut par mois, leur indemnité journalière versée par la Sécu va passer de 52 euros bruts à 41 euros.

Cette différence sera dans l'immense majorité des cas couverte par les complémentaire santé et les mutuelles. Sauf qu'à la fin, ce sont quand même les entreprises et les salariés qui paieront puisque les mutuelles vont répercuter ce surcoût en augmentant les cotisations d'environ 2%.

De leur côté, les salariés sans régime complémentaire devront assumer seul la réduction de l’indemnisation (s’ils gagnent plus de 2.522 euros brut par mois). Sont concernés les intérimaires, les travailleurs saisonniers, les salariés de particuliers employeurs, ou les salariés en CDD .

Les dépenses pour indemnités journalières ont doublé

Cette mesure devrait permettre de réaliser 600 millions d'euros d'économies par an. Il faut dire que les dépenses pour indemnités journalières ont connu un dérapage sans précédent depuis la fin du Covid. Elles étaient de 8 milliards d'euros en 2017, contre 17 milliards en 2024.

Une envolée qui s'explique par l’effet conjugué du vieillissement de la population active et de l’allongement de la durée des arrêts de travail.

Mais 600 millions d'euros d'économies, ça reste une goutte d'eau dans les 470 milliards d'euros de prestations versées par la Sécurité social chaque année.

Source BFM Business - Stéphanie Coleau avec Clément Lesaffre