En 2024, les arrêts de travail continuent d’augmenter. Et un motif, en particulier, bondit chez les salariés de 20 à 30 ans.
+3%. C’est l’augmentation de l’absentéisme en entreprise en 2024, selon la dernière enquête du cabinet de conseil WTW, publiée ce mardi 2 septembre. Le taux d’absentéisme, c’est-à-dire le nombre de jours d’arrêt de travail rapporté au nombre total de jours censés être travaillés, grimpe désormais à 5,09%. Si l’on pourrait croire que les salariés sont de plus en plus enclins à se faire porter pâle, ce n’est pas la principale explication. «C’est surtout la durée moyenne des arrêts maladie qui a augmenté, de 3% par rapport à 2023», précise Noémie Marciano, directrice de l’activité assurances de personnes chez WTW. Concrètement, alors qu’un salarié était arrêté en moyenne 23,3 jours en 2023, il faut désormais compter 24,1 jours par arrêt de travail en 2024, soit quasiment un jour supplémentaire.
Si Noémie Marciano alertait déjà sur la flambée des arrêts chez les jeunes cadres, notamment pour des problèmes liés à la santé mentale, l’étude met également en lumière une autre tendance, plus inattendue : l’explosion des accidents de trajet chez les 20-30 ans. En un an, les arrêts accordés pour ce motif ont bondi de plus de 21% ! Et ils ne sont pas seulement plus fréquents, mais aussi plus longs, la durée moyenne passant de 23 à 27 jours par arrêt. Une hausse impressionnante, mais qu’il faut lire avec prudence. L’étude rappelle que, même si les accidents de trajet affichent «la plus forte progression en nombre de salariés concernés», ils restent «très fluctuants en raison du faible volume d’arrêts enregistrés».
Les raisons de la montée des arrêts de travail pour accident de trajet
Interrogé sur cette flambée des accidents de travail chez les jeunes, le cabinet de conseil avance tout de même plusieurs explications. La plus évidente : «une moindre expérience dans la gestion des risques routiers», ces salariés étant plus jeunes et donc moins rodés aux bons réflexes. Des réflexes d’autant plus difficiles à intégrer que certains adoptent «des comportements plus exposés au risque sur les routes», comme l’usage du smartphone à vélo ou une vitesse parfois excessive. La fatigue joue aussi un rôle très important, puisque le «rythme de vie intense entre travail, parfois études et soirées» peut rendre leurs trajets bien plus accidentogènes que ceux de salariés plus âgés.
Mais aussi, les plus jeunes ont une «une mobilité plus variée», et donc plus dangereuse. Selon le cabinet, ces salariés utilisent «davantage la trottinette, le scooter, ou encore le vélo» pour leur trajet du domicile au bureau. Or, contrairement aux voitures, un accident de vélo ou de scooter (faute de protection extérieure) peut plus facilement virer au drame. Enfin, WTW évoque aussi «des contraintes professionnelles et urbaines». Ce sont les jeunes qui occupent le plus souvent des emplois précaires, parfois cumulés, avec des horaires irréguliers et atypiques. Autant de contraintes qui multiplient les trajets quotidiens et les exposent donc logiquement plus aux risques.
Source Capital