Plus d’un salarié sur cinq est désengagé de son travail, selon une récente étude. Voici comment reconnaître les salariés adeptes du «silent quitting».
C’est un phénomène encore méconnu. Selon une étude publiée mercredi 5 novembre par la société SLF, spécialisée dans l'immobilier de bureau, réalisée avec l’Ifop, 22% des salariés sont «désengagés au travail». Venu des Etats-Unis, “le quiet quitting”, qui signifie «démission silencieuse», décrit une situation où les salariés se disent peu motivés et peu attachés à leur entreprise et à sa réussite. Les «désengagés», au lieu de démissionner, décident ainsi de rester en poste en effectuant le strict minimum, plutôt que de démissionner. «C’est un sujet qui préoccupe de plus en plus les dirigeants d’entreprises, qui ont tendance à constater une hausse des démissions silencieuses depuis le Covid, même si ce phénomène restait jusqu’à présent difficile à quantifier et donc à appréhender pour les patrons», explique Aude Grant, directrice générale de la société SLF.
Alors qui sont vraiment ces salariés qui pratiquent la démission silencieuse ? L’enquête, qui s'appuie sur les réponses de 1 300 salariés, révèle notamment que près de la moitié des «silent quitters» (44%) souhaitent télétravailler entre quatre et cinq jours par semaine, contre seulement 14,5% pour le reste des salariés. Les désengagés sont également plus nombreux à se sentir plus efficaces en télétravail (46%), que leurs collègues plus impliqués (31%). Ce retrait physique a des conséquences sur la vie de bureau puisque la majorité des «silent quitters» fuient les événements de convivialité au travail, comme les pots de départ ou les afterworks. Ils sont 52% à reconnaître ne jamais voir, ou rarement, leurs collègues à l'extérieur du bureau.
Les désengagés créent une distance avec leur entreprise
«Les salariés désengagés ont un point commun : ils cherchent à créer une distance avec leur entreprise, notamment en privilégiant les échanges à distance ou le télétravail, poursuit Aude Grant. Ils ont aussi tendance à dénigrer leur entreprise tout en n’ayant pas le sentiment de faire un travail utile.» Près de la moitié des salariés interrogés se disant désengagés (42%) envisagent d'ailleurs de quitter leur entreprise dans les deux prochaines années.
De plus, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le niveau d'engagement des salariés n'augmente pas significativement en fonction de leur rémunération. La part des désengagés est quasiment identique chez les salariés payés moins de 59 000 euros brut par an (23%) que chez ceux rémunérés entre 60 000 et 99 000 euros (20%). En revanche, le nombre de désengagés baisse fortement lorsque la rémunération est supérieure à 100 000 euros brut (12%). Ces postes sont occupés la plupart du temps par des dirigeants, ou l'engagement est un pré-requis.
Enfin, l’étude démontre que la qualité de la relation entre un salarié et son manager est primordiale. 93% des super-engagés, c’est-à-dire les salariés les plus impliqués, estiment que leur responsable hiérarchique les soutient au quotidien dans leur travail, contre seulement 43% des désengagés. La grande majorité des super-engagés (85%) estiment aussi que leur responsable hiérarchique les soutient au quotidien dans leur travail, contre 43% des désengagés.
Source Capital