A quoi ressemble la vie pro des cadres «freelance» ? Si vous vous posez la question de sauter le pas, une étude récente vient mettre en lumière les bénéfices et difficultés rencontrés. Si l'expérience est globalement bien vécue, des craintes financières ou professionnelles provoquent parfois le retour au salariat. Eclairage en chiffres.
L'indépendance a la cote auprès des cadres ! C’est ce qui ressort de la dernière étude de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) à propos du «freelance» vu et vécu par les cadres. Précision : un «freelance» fait ici référence à un indépendant sans associé ni salarié, dont le travail peut exister en entreprise sous le statut de salarié cadre. Relativement minoritaire dans la population active, même dans celle des indépendants avec 500 000 cadres en freelance - 440 000 en font leur activité principale - pour environ quatre millions d’indépendants, beaucoup de cadres salariés en ont pourtant une vision positive.
En effet, sur 2 000 cadres salariés interrogés, 75% disent avoir une bonne image du travailleur «freelance». Les raisons de ce plébiscite ? La liberté d’organiser son temps de travail, l’absence de hiérarchie ou encore la fierté de développer un projet personnel sont les principales évoquées.
Des seniors surreprésentés
Mais qui sont ces cadres qui décident de se lancer en freelance ? Ce sont des hommes dans six cas sur dix (59%). Quant à la tranche d’âge, les seniors - 55 ans et plus - sont surreprésentés chez les freelance (24%) en comparaison de leur part chez les cadres salariés (16%).
Un décalage qui peut s’expliquer, en partie, par le fait que les seniors, indépendamment de leur catégorie professionnelle, ont davantage de mal à retrouver un emploi salarié, se tournant ainsi de manière quelque peu contrainte vers le freelance. Pour autant, que ce changement professionnel soit voulu ou subi, il est pour beaucoup bénéfique sur bien des aspects.
Le cadre freelance : plus de sens et de liberté malgré une insécurité financière
Devenir cadre indépendant, c’est d’abord et avant tout être son propre chef : décider de ses sujets, de ses horaires, etc. Pour certains, cela est inestimable. En témoigne une consultante freelance en formation en cosmétologie : «Pour moi, cela n’a pas de prix. C’est la liberté de choisir les choses que j’ai envie de faire. Je ne me force pas à accepter des missions qui ne me plaisent pas», se réjouit-elle. Pour d’autres, c’est surtout le sens donné à leur travail qui change tout : «Quand on a ce challenge, et qu’on a réussi à passer au-dessus, on se dit vraiment waouh, j’ai fait cela !, explique une conseillère commerciale en freelance. Et c’est ce que je préfère», conclut-elle.
Pourtant, malgré ces avantages évidents comparés au salariat, un inconvénient existe : l’insécurité financière. Contrairement à l’emploi salarié, le freelance n’a pas une rémunération assurée à la fin du mois. Cette incertitude passe mieux chez certains que d’autres, notamment en fonction des situations privées de chacun (célibataire/en couple, sans enfant/avec enfant, etc.). Aussi, certains, en dehors de toute considération économique, souhaitent revenir en entreprise pour recréer du lien social : «J’avais besoin de retrouver un collectif de travail, une dynamique d’équipe», avance une directrice RH, ex-freelance.
Source Capital