À partir de juin 2026, une directive européenne obligera toutes les entreprises à indiquer le salaire ou une tranche de rémunération sur les annonces d'emploi.
C'est une information primordiale... qui parfois ne figure par sur l'offre d'emploi. Une directive européenne obligera bientôt les entreprises à faire figurer le salaire, ou au moins une fourchette de rémunération, sur leurs offres publiées.
En juin 2026 au plus tard, cette réglementation européenne devra être transposée en droit français et s'appliquera à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Cette nouveauté répond à une forte attente de la part des candidats.
En effet, la moitié des salariés français (53%) ne postule pas à une offre d’emploi si le salaire n’est pas mentionné, selon un sondage réalisé par le cabinet de recrutement Robert Half auprès de 1.000 salariés.
Afficher la couleur
"Nous sommes trop nombreux à avoir connu ça à un moment de notre vie professionnelle : une offre d’emploi qui semble écrite pour nous, des missions qui donnent envie de s’investir, une entreprise canon… Et puis la désillusion du salaire après un ou deux entretiens", commente Liselotte Huguenin-Bergenat, DRH de la plateforme d'offres d'emplois Hellowork.
"Pourquoi ne pas avoir affiché la couleur avant ?", interroge-t-elle.
Heureusement, les entreprises se montrent de plus en plus transparentes sur les rémunérations. Selon une enquête réalisée par Hellowork, 60% des recruteurs indiquent le salaire sur leurs offres d'emplois publiées sur la plateforme en 2024 (contre seulement 30% en 2022).
"Une aide à la négociation"
Et les derniers récalcitrants devront bientot s'y mettre. "Le montant qui sera bientôt affiché sur toutes les fiches de postes sera une aide à la négociation pour les candidats, explique Tiphaine Galliez, directrice conseil chez Great Place To Work. Il s'agit d'une base sur laquelle ils pourront s'appuyer mais ça ne les empêchera pas de demander plus."
La directive européenne interdira aussi aux recruteurs de demander au candidat son salaire actuel ou l'historique de sa rémunération.
"Il s'agit d'éviter de faire perdurer des inégalités pour quelqu'un qui aurait été sous-payé dans son précédent emploi", ajoute-t-elle.
La réglementation prévoit enfin d'autres dispositions en matière de transparence salariale. Les employés pourront notamment demander des informations sur le niveau de rémunération moyen de leurs collègues, ventilées par sexe, pour les catégories de travailleurs qui accomplissent le même travail ou un travail de valeur égale. Les salariés pourront ainsi comparer leurs rémunérations.
L'objectif est de réduire l'écart de rémunération entre hommes et femmes, qui reste de 14% à temps de travail égal.
Source BFM Business- Marine Cardot