Le Premier ministre Sébastien Lecornu a décidé, lors de son discours de politique générale ce mardi 14 octobre, de suspendre la réforme des retraites de 2023. L’âge légal de départ ne sera donc plus relevé jusqu’en 2028, tout comme le nombre de trimestres exigés. Explications.
Fin du suspense. La réforme des retraites sera bien suspendue jusqu’à la prochaine élection présidentielle de 2027, et même jusqu’au 1er janvier 2028. C’est la principale annonce à retenir du discours de politique générale prononcé par le Premier ministre ce mardi 14 octobre, allocution au cours de laquelle Sébastien Lecornu a déclaré qu’il proposerait «au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle». Une mesure qui doit être examinée par les députés et sénateurs dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, présenté ce jour en Conseil des ministres.
Ainsi, «aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028», a précisé le locataire de Matignon. Traduction concrète : l’âge légal de départ à la retraite, qui doit augmenter progressivement de 62 à 64 ans selon les conditions de la réforme des retraites de 2023, va rester figé jusqu’en 2028. Mais à quel âge ? Aucun doute, la borne à retenir est celle de 62 ans et neuf mois, soit celle en vigueur pour les travailleurs nés en 1963. Il en sera donc de même pour ceux nés en 1964, qui pourront liquider leur pension dès 2026 et ne verront pas leur âge légal de départ passer à 63 ans, tout comme ceux nés au premier trimestre de l’année 1965, pour lesquels l’âge plancher restera à 62 ans et neuf mois, contre 63 ans et trois mois si la réforme n’avait pas été suspendue.
170 trimestres à valider pour une retraite à taux plein
Mais l’impact de la suspension de la réforme des retraites ne se cantonne pas à l’âge légal de départ. «En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028», a également tranché Sébastien Lecornu. Aussi, le nombre de trimestres à valider pour liquider sa retraite avec le taux plein (sans décote) restera fixé à 170 trimestres pour la génération 1963 comme celle née en 1964, qui aurait dû la voir grimper à 171 trimestres. Là encore, les assurés nés en début d’année 1965 profiteront aussi de la suspension de la réforme, puisqu’ils devront aussi valider 170 trimestres, contre les 172 initialement prévus dans le texte.
Selon le Premier ministre, «à terme, 3,5 millions de Français» bénéficieront de cette suspension, pour un coût de 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard d’euros en 2027.
Source Capital - Thibaut Lamy
