Recrutement : les embauches de candidats sous-qualifiés se multiplient, voici pourquoi

Rédigé le 27/10/2025

Les recruteurs peinent de plus en plus à attirer des candidats assez qualifiés en raison notamment d’un manque de temps, selon une étude publiée par le site Indeed.

C’est un chiffre étonnant. Selon une étude publiée lundi 20 octobre par Indeed, site spécialisé dans la recherche d’emploi, 8 recruteurs sur 10 déclarent avoir déjà été contraints de recruter des profils moins qualifiés qu'espérés, faute de candidatures suffisamment adaptées. Ce phénomène, loin de se cantonner à un type d’organisation, touche l’ensemble du tissu économique. S’il est encore plus marqué dans les petites et moyennes entreprises (86%), il concerne aussi les entreprises de taille intermédiaire (79%) et les grands groupes (71%).

Alors comment expliquer qu’autant de candidats sous-qualifiés parviennent tout de même à décrocher un poste, dans un contexte de baisse massive des embauches ? Selon les résultats de l’enquête, qui s’appuie sur les réponses d’environ 2 000 recruteurs et salariés, la raison est simple : les recruteurs manquent cruellement de temps pour sélectionner les meilleurs candidats. « Cette étude met en lumière une réalité que nous observons tous les jours : le manque de temps est devenu un véritable facteur de risque dans le recrutement, explique Charles Chantala, directeur commercial chez Indeed France. Or, derrière chaque poste vacant se cache un coût qui pèse sur la performance des entreprises. L’enjeu n’est donc pas seulement de recruter vite, mais de bien recruter, malgré l’urgence. » Autre chiffre alarmant mis en exergue par l'enquête, seuls 13% des recruteurs interrogés considèrent avoir « pleinement le temps » de mener des recrutements.

Un frein pour les candidats

Pour ne rien arranger, les recruteurs pointent également du doigt la lenteur des processus d’embauche. Leur durée excessive est en effet devenue un frein majeur, puisque 67% des recruteurs admettent avoir déjà perdu un bon candidat à cause de la durée de la procédure qu’ils ont mis en place. Avec le risque d’être contraint de choisir un candidat moins qualifié.

Cette lenteur dans les processus de recrutement n’est pas seulement un frein pour les employeurs puisqu'elle rebute également les demandeurs d’emploi. 65% des candidats déclarent en effet avoir déjà renoncé à postuler un poste du fait d’un processus de recrutement jugé trop long. Un chiffre qui atteint même 73% chez les moins de 35 ans et 77% chez les Franciliens.

A noter que le recrutement est jugé comme plutôt rapide par 57% des salariés dans plusieurs secteurs en tension, comme l'hôtellerie-restauration, le commerce ou encore les transports. « Dans un contexte où le recrutement efficace devient une nécessité, la transparence et la clarté du processus apparaissent donc comme des leviers essentiels pour préserver la qualité des recrutements », conclut Charles Chantala.

Source Capital