Selon une étude Ipsos réalisée en mai, le travail reste une valeur essentielle pour la génération Z, mais l’attachement à l’entreprise a disparu.
Une enquête Ipsos réalisée avec l'école d'ingénieurs Cesi auprès de jeunes de 18 à 28 ans et de dirigeants d’entreprise confirme de premiers lieux communs: la "Gen Z" et les dirigeants d’entreprise se comprennent assez peu. "Une forme de désarroi des dirigeants", analyse Brice Teinturier, directeur général d'Ipsos lors de la présentation des résultats de l'étude.
Nés après 1995, ultra-connectés, évoluant en permanence sur les réseaux sociaux, agiles, créateurs de contenus, quelle est l'intégration de cette nouvelle cohorte en entreprise?
À 86%, les chefs d’entreprise répondent que cette génération est vraiment différente de la précédente, les "Y" (nés entre 1980 et 1994). Sept dirigeants sur dix estiment également qu’ils ont du mal à saisir ses aspirations professionnelles.
72% des dirigeants considèrent que les jeunes sont moins fidèles à l’entreprise
Si les dirigeants reconnaissent à ces "digital natives" une habileté supérieure à leurs aînés en ce qui concerne la maîtrise des outils digitaux et de l'IA, ils sont 57% à considérer qu’ils sont moins investis et 53% à estimer qu’ils sont moins respectueux de la hiérarchie. Les jeunes âgés de moins de 30 ans sont vus comme moins enclins à sacrifier leur équilibre vie professionnelle/vie personnelle. Enfin, 72% considèrent que ces jeunes sont moins fidèles à l’entreprise.
Des constats que la génération Z ne dément pas. L’attachement à l’entreprise est effectivement en en perte de vitesse. Si le travail reste une condition essentielle de l'épanouissement des jeunes, et que 85% estiment que réussir leur vie professionnelle est essentiel, cela ne se fait pas sans adéquation à des critères bien à eux.
Changer d'entreprise dès que cela ne convient plus
"On n'a pas du tout le sentiment d'un renoncement de la part de cette génération à s'investir, mais c'est véritablement sous conditions. Là est le vrai malentendu", complète Brice Teinturier.
Au premier rang des critères pour accepter ou conserver un emploi, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle arrive en première position. Un sujet encore plus crucial pour eux que pour leurs aînés. L'ambiance de travail, l’intérêt du poste, la localisation et la rémunération arrivent ensuite. Et lorsque ces critères ne sont pas remplis, ces jeunes n’hésitent pas à remettre leur poste en jeu. Seuls six sur dix sont prêts à conserver un travail stable où ils ne seraient pas épanouis.
Pour avoir un meilleur salaire ou un poste intéressant, près de huit jeunes sur dix pensent qu’il est indispensable de changer d’entreprise. "Le marché du travail joue en leur faveur depuis quelques années (...). Comme ils ont le sentiment qu'ils peuvent retrouver du travail et une meilleure rémunération en changeant d'employeur, l'entreprise doit être capable de répondre très vite".
Si la génération Z privilégie toujours le dialogue à la démission, ce dialogue doit porter ses fruits sous quelques semaines… au risque de voir sinon le jeune collaborateur taper à la porte de la concurrence.
L'enquête a été réalisée par Ipsos sur la base d'un échantillon de 1.000 personnes âgées de 18 à 28 ans entre le 19 avril et le 7 mai et de 405 chefs d’entreprise entre le 24 avril au 14 mai. Les résultats ont été présentés le 18 juin.
Source Marine Landau - BFM Business