Alors que la question du pouvoir d'achat est au cœur de la campagne électorale, dans les entreprises en revanche, les négociations annuelles se sont bien passées. C'est en tout cas ce qui ressort d'une etude publiée par Mercer. Les entreprises ont globalement joué le jeu.
Les entreprises ont été plus généreuses que prévu. Selon une étude publiée par Mercer, les augmentations se sont élevées en moyenne à 3.86% cette année. Un niveau nettement supérieur à l'inflation qui atteignait 2.3% sur un an selon les derniers chiffres publiés en mai par l'Insee.
Attention, tous les salariés ne sont évidemment pas logés à la même enseigne. Les augmentations varient de 1.5% pour les moins chanceux à 7% pour les mieux lotis. Et ces augmentations ne suffisent pas totalement à compenser l'inflation de ces dernières années.
"On va couvrir une bonne partie de la perte de pouvoir d'achat qu'on a pu observer les années passées. De là à dire qu'on a comblé en totalité l'inflation, ce n'est pas certain même si on n'en est pas trop loin" explique Cyrille Bellanger, directeur conseil en rémunération pour le cabinet Mercer France.
La fin des dispositifs de crise
D'autant que sur les autres éléments de rémunération, l'année 2024 marque une forme de retour à la normale. Tous les dispositifs qui avaient été actionnés au moment où l'inflation battait des records tendent à disparaître.
Fini notamment les augmentations générales pour tous. Ces augmentations sont désormais réservées uniquement aux salariés non cadres et elles sont aussi beaucoup moins généreuses que l'an dernier.
"Le niveau d’augmentation générale de cette année est retombé à 1,50% cette année, après une année 2023 atypique marquée par une augmentation générale médiane très élevée à 3% pour compenser la forte inflation" explique le cabinet Mercer.
La prime de partage de la valeur, l'ex-prime Macron, qui est aujourd'hui beaucoup moins défiscalisée est aussi de moins en moins plébiscitée par les entreprises. Seules 19% d'entre elles ont prévu d'en verser une cette année, alors qu'elles étaient 68% à avoir l'intention de le faire l'an dernier et que finalement, 38% en ont réellement verser une.
Un climat plus apaisé
Le cabinet Mercer souligne toutefois que tout cela a été plutôt bien accepté par les salariés et que ces négociations annuelles se sont déroulées dans un climat apaisé. Pour preuve: cette année, seules 18% des négociations se sont soldées par un désaccord entre dirigeants et salariés.
Source Caroline Morisseau – BFM Business