Télétravail : connaissez-vous la fraude au clavier ?

Rédigé le 03/07/2024

La fraude au clavier consiste à simuler une activité derrière son ordinateur en télétravail. Le phénomène a pris de l’ampleur avec l’exercice de certaines professions à distance à l’occasion de la crise sanitaire. Désormais, les entreprises contre-attaquent et font la chasse aux resquilleurs.

Au sein de l’entreprise, les directions veillent. D’autant plus depuis la démocratisation du télétravail. L’exercice de sa profession à distance s’est répandu à l’occasion de la crise sanitaire du Covid-19, en 2020-2021. Depuis, de nombreux salariés travaillent de chez eux. Certaines entreprises tentent de surveiller leurs employés pour être certains qu’ils ne font pas autre chose que travailler durant leurs heures précisées sur leur contrat. C’est ainsi que la banque Wells Fargo a annoncé avoir licencié une dizaine de salariés pour «simulation d’activité d’ordinateur». C’est ce que l’on appelle plus familièrement la fraude au clavierrapporte 20 Minutes, le 20 juin 2024.

Pour identifier les resquilleurs, les entreprises font appel à des «tattleware», des logiciels qui traquent l’activité des salariés. Directement installés sur les ordinateurs professionnels, ils peuvent constater, ou non, une activité sur le clavier. Une entreprise américaine aurait même installé un «tattleware» qui prend des captures d’écran toutes les 10 minutes. Il y a donc tout un tas de possibilités pour les employeurs. Bien évidemment, la réponse ne s’est pas faite attendre côté salarié. Ainsi, des outils ont également été conçus pour contourner la vigilance des logiciels.

Des tutos pour resquiller sur YouTube et TikTok

Parmi eux, le plus connu est celui qui permet au curseur de la souris de se mouvoir sans qu’une intervention humaine soit nécessaire. Dès lors, le salarié peut être actif pour la hiérarchie alors qu’il n’en est rien. D’autres astuces peuvent également être consultées sur YouTube ou encore TikTok. Ainsi, vous pouvez faire défiler de fausses présentations PowerPoint ou utiliser un bloqueur de caractères dans une page de traitement de texte afin qu’elle se remplisse de la même lettre.

Interrogé sur le sujet, A.J. Mizes, patron d’une entreprise en conseils de carrière, estime que ces nouvelles techniques pour tromper la hiérarchie sont le témoin d’un mal plus profond qu’il qualifie de «culture du travail axée davantage sur les indicateurs de performance que sur une productivité constructive et sur les rapports humains». D’après lui, «cette approche de surveillance ne va faire que pousser les employés à trouver de nouveaux moyens de paraître occupés».

Source Capital