Le groupe bancaire BPCE a annoncé jeudi un résultat net en baisse de 17% sur un an au deuxième trimestre, à 806 millions d'euros, pénalisé par une hausse des sommes mises de côté en cas de défaut sur les remboursements de crédits. La baisse du bénéfice net s'explique «notamment par la prudence de notre politique de provisionnement» pour d'éventuels impayés à venir, a commenté le président du directoire Nicolas Namias auprès de l'AFP.
Pour faire face à un environnement économique compliqué, BPCE a provisionné 560 millions d'euros, un montant en hausse de 64% sur un an. Ce «coût du risque» est multiplié par deux au sein des deux réseaux français de banque de détail du groupe, les Banques populaires et les Caisses d'épargne, qui en supportent l'essentiel. Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, s'est élevé à près de 5,6 milliards d'euros entre avril et juin, en hausse de 3% sur un an. C'est une première hausse sur un trimestre depuis la fin d'année 2022.
BPCE met aussi en avant son bénéfice net au premier semestre, en hausse de 12% sur un an. La comparaison est flattée par l'arrêt cette année de la cotisation au Fond de résolution unique (FRU, un fond de sauvetage à même de renflouer une banque européenne qui rencontrerait des difficultés financières), très favorable au premier trimestre et moins favorable au deuxième, du fait d'une rétrocession après un trop-versé l'an dernier.
Plan stratégique
Dans le détail, le résultat net du pôle Banque de proximité et assurance a baissé de 11% sur la période, à 637 millions d'euros, pour un PNB en hausse de 2%, à 3,7 milliards d'euros. Les métiers spécialisés, l'assurance et les services de paiements se sont distingués entre avril et juin. Mais la marge de la banque reste comprimée par la part de marché importante du groupe dans l'épargne réglementée.
Rémunérés à 3% net cette année, les Livrets A et Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) au bilan de BPCE représentent une charge proche de 2 milliards d'euros pour la banque. La division «Global financial services», qui regroupe les métiers dits «mondiaux» issus de la banque Natixis, affiche un résultat net de 384 millions d'euros, en hausse de 19%, pour un PNB proche des 2 milliards d'euros (+8%).
L'un de ses métiers, la banque d'investissement, a même connu un «trimestre record» en termes de revenus, précise BPCE. «La banque de grande clientèle confirme sa trajectoire de développement, sa trajectoire de croissance», a souligné Nicolas Namias. Le résultat net est par ailleurs amputé d'une charge «hors métiers» de 215 millions d'euros.
«Initiatives stratégiques»
BPCE avait dévoilé le 26 juin un nouveau plan stratégique d'ici 2030. Il vise désormais un résultat net de 5 milliards d'euros d'ici 2026, et des investissements d'un milliard d'euros, notamment dans les nouvelles technologies. Une pierre d'importance a déjà été posée: la reprise à venir des activités de financement de biens d'équipement pour les entreprises de la Société générale, regroupées dans SGEF, moyennant 1,1 milliard d'euros. La plus grosse acquisition de l'histoire du groupe.
Nicolas Namias a mis en avant «l'accélération des initiatives stratégiques», citant notamment le projet d'acquisition de la banque belge Nagelmackers par la Caisse d'Epargne Hauts de France. BPCE, qui fête ses 15 ans jour pour jour, est aussi en ébullition cet été grâce à son partenariat avec les Jeux olympiques de Paris 2024. Le groupe «s'est engagé dès 2019 dans le projet de financement du Village olympique» à hauteur d'un milliard d'euros, en financement et garantie, précise-t-il.
Près des la moitié des 3.500 entreprises attributaires des appels d'offres supérieurs à 100.000 euros du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP) sont clientes de BPCE. BPCE est aussi en étroite affaire avec le géant du paiement Visa, autre sponsor des Jeux. Les cartes de paiement Visa prépayées valables sur les sites olympiques, critiquées pour leurs conditions d'utilisation restreintes, sont ainsi émises par la plateforme en marque blanche de BPCE Xpollens.
Source le Figaro