Personne n’est à l’abri du risque de burn out. Pourtant, il est parfois difficile de savoir comment dire stop et poser ses limites pour se protéger. Voici les conseils d’une experte en risques psycho-sociaux.
Quand parle-t-on de burn out ?
Consulter ses mails à 22h, répondre à des messages professionnels le week-end…Cela peut paraître anodin et pourtant ce sont des signes qu’un déséquilibre certain existe entre vie perso et vie pro pouvant mener facilement à des situations de souffrances au travail.
Cependant, Rebecca Ricchi qui est coach experte en risques psycho-sociaux nous explique qu’au-delà de situations typiques comme celle du surmenage, la souffrance au travail se matérialise aussi dans de nombreux détails : "on entre en souffrance au travail quand nos contraintes professionnelles ne sont plus en mesure d’être comblées par nos ressources personnelles. C’est en général une multiplication de risques qui mène à l’explosion que l’on nomme burn-out", explique cette experte.
Quels sont les signes avant-coureurs ?
Nous avons tous des contraintes dans notre monde professionnel : pour certains, consulter et envoyer des emails le week-end ne sera pas un souci car ils auront les ressources pour couper ensuite et se détendre et ne vivrons pas cette contrainte avec anxiété. Pour d'autres et dans certaine situations, cela sera une zone d'inconfort pouvant générer de la souffrance. Lorsqu'un maillon de notre équilibre devient faible, on peut facilement se laisser déborder par un épuisement mental profond, et cela dépend de notre capacité à l'instant T à gérer la balance entre nos contraintes et nos ressources.
Lorsque quelque chose change en nous, que l’anxiété monte, que certains maux physiques se manifestent comme des migraines ou des maux de ventre… alors il est temps d’écouter son corps et de prendre la mesure des risques de burn out. Pour Rebecca Ricchi, "d’un jour à l’autre, on perd ses ressources. Personne n’est à l’abri. On est dans le domaine de la perception puisque c’est la question du vécu et de la relation au travail qui est à analyser".
Comment poser les bonnes limites ?
Pour l’experte, "ll s’agit d’abord de prendre conscience, de ce qui se délite". C’est seulement par cette prise de conscience que l’on peut savoir comment agir pour retrouver un équilibre propice à une bonne santé mentale. Comment s’y prendre ? s’écouter, écouter ses émotions, ses éventuels symptômes physiques. Il faut ensuite décortiquer les causes de ces changements afin, ensuite, de formuler des parades, de solliciter de l’aide auprès des bonnes personnes : collègues, managers, RH mais aussi nos proches.
Selon les points de déséquilibres identifiés, l'objectif sera de retrouver les bonne ressources. "Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide pour parvenir à ouvrir les champs de la réflexion. Cela peut nous permettre de faire le point sur les impacts des contraintes sur la vie personnelle, sur la santé…" ajoute l’experte.
C’est pourquoi l’aide d’un professionnel peut être essentielle. Le travail qu’effectue Rebecca Ricchi en tant que coach est d’accompagner les personnes en souffrance au travail pour les aider à retrouver du sens et de la vitalité dans leur job et au-delà, car le déséquilibre est bien souvent lié à la vie personnelle également. L'enjeu est donc d'apprendre à poser les limites sur les zone qui créent en nous de la tension, de l'inconfort voire de la souffrance pour éviter l'explosion et le burn out en formulant nos besoins face à chaque point bloquant. Poser ses limites avec soi-même et avec les autres : cela peut pax exemple passer par le fait d' accepter que l'on peut pas gérer ce neuvième dossier prioritaire cette semaine mais aussi et surtout oser l'exprimer sans anxiété et sans peur de décevoir son manager.
Le travail qui sera effectué avec un professionnel sera enfin celui de savoir se construire un nouveau cadre de travail permettant l'expression de nos émotions, de nos besoins et de nos valeurs mais surtout nous permettant de savoir mieux identifier nos "signaux faibles" afin de se protéger à l'avenir.
Source Magazine Psychologies