Lorsque votre enfant tombe malade, vous pouvez être contraint de prévenir votre patron de votre absence au dernier moment. Mais celui-ci peut-il s’opposer à votre demande ?
Un enfant malade, et votre journée de boulot est chamboulée. Alors que vous vous apprêtez à partir pour le bureau en déposant sur le chemin votre enfant à l’école, il tarde à vous rejoindre. Mauvaise nouvelle : vous le retrouvez cloué au fond du lit, fiévreux. Impossible pour lui de se rendre à l’école aujourd’hui. Et qui dit enfant malade, dit aussi parent contraint de rester à la maison pour s’en occuper. Ce qui ne signifie pas forcément que vous échapperez à vos obligations professionnelles.
Car si votre emploi le permet – notamment pour un poste de bureau –, votre employeur vous demandera très probablement de travailler depuis chez vous. Une obligation à laquelle il sera difficile de vous soustraire, sauf si vous posez un jour de congé enfant malade. «Tout salarié peut bénéficier de trois jours d’absence par an en cas d’enfant malade, portés à cinq jours s’il a moins d’un an ou si le salarié a la charge d’au moins trois enfants de moins de 16 ans», explique Elodie Cohen-Morvan, avocate spécialisée en droit du travail. Si vous travaillez dans le milieu de la restauration, du bâtiment, ou tout autre métier qui nécessite votre présence physique, vous pouvez là encore utiliser l’un de vos trois jours de congé enfant malade. Dans cette situation, vous n’avez qu’une seule obligation : présenter au plus vite le certificat médical de votre enfant à votre employeur.
Une absence que votre patron vous accordera souvent
Il n’est cependant pas rare qu’un enfant soit malade plusieurs fois par an. Ainsi, si le vôtre l’a été plus de trois fois cette l’année, et que vous avez donc épuisé le stock de congés payés prévu à cet effet, vous devrez directement solliciter votre employeur pour tenter d’obtenir une autorisation d’absence, moyennant cette fois la pose d’un congé payé. «Bien que votre patron n’ait cette fois-ci aucune obligation d’accepter votre demande, il le fera dans la plupart des cas, surtout s’il est lui-même parent», rassure l’avocate.
Mais tous les patrons ne sont pas aussi conciliants. Certains peuvent refuser d’accéder à votre demande, invoquant le fait de ne pas avoir été prévenus suffisamment à l’avance. Faute d’alternative, vous pouvez être tenté de désobéir à votre employeur et de rester chez vous. «De quoi vous exposer à une sanction disciplinaire si vous choisissez tout de même de rester à votre domicile, allant du simple rappel à l’ordre jusqu’au licenciement pour faute grave en cas d’absences répétées», prévient Elodie Cohen-Morvan. Toutefois, elle précise qu’une telle sanction pourrait être facilement contestée devant le Conseil des prud’hommes : «Ils donnent souvent raison au salarié dans ce genre de cas, au nom de la protection de sa vie privée et familiale. A condition, bien sûr, que son enfant ait effectivement été malade ce jour-là», ajoute-t-elle.
Jusqu’à cinq jours de congés payés selon les accords d’entreprise
Avant d’en arriver là, pensez tout de même à vérifier votre convention collective : «Certains accords de branche prévoient des jours de congés payés supplémentaires pour les salariés devant s’occuper d’un enfant malade», explique Elodie Cohen-Morvan. Par exemple, dans les secteurs de la métallurgie et des services à domicile, les salariés peuvent bénéficier de cinq jours de congés payés par an pour s’occuper d’un enfant malade, contre les trois jours habituellement prévus par la loi.
Source Capital Charlotte Rousset