Un nouveau baromètre Edelman mesure l'écart d'optimisme économique entre collaborateurs et dirigeants. Résultat: le lien de confiance entre eux continue de s'affaiblir.
L'écart d'optimisme économique entre collaborateurs et dirigeants se creuse en entreprise, révèle le baromètre 2024 Edelman sur la confiance au travail. Une polarisation qui inquiète, car elle serait à terme synonyme de baisse de productivité et de mauvaise santé mentale.
Une confiance polarisée
Les "optimistes économiques" sont ceux qui sont les plus investis au travail, qui font preuve d'une meilleure productivité, qui restent fidèles à leur manager et qui sont enfin plus enclins à accepter de nouveaux outils numériques comme l'intelligence artificielle. Plus encore, les collaborateurs sont 2 fois moins susceptibles que les postes exécutifs de signaler une bonne santé mentale. D'où l'urgence de renouer le dialogue dans toute l'organisation.
"Les cadres dirigeants sont 2,5 fois plus susceptibles que les salariés de faire confiance à leur PDG pour dire la vérité sur ce qui se passe au sein de leur organisation, tandis que les associés sont plus enclins que les cadres à faire confiance à leurs collègues", peut-on lire dans le rapport.
Sur la question de savoir si "ma famille sera en meilleure posture dans 5 ans", les employés sont divisés à moitié. Le montant des revenus, le sexe et l'orientation politique ne sont pas significatifs dans ce cas, mais l'âge des sondés joue un rôle déterminant (les 18-43 sont nettement plus optimistes).
D'après le sondage, 23 % des collaborateurs sentent que la direction ne leur fait pas confiance. En retour, 25 % d'entre eux ne font pas confiance à leur dirigeant, 31 % à leur responsable des ressources humaines et jusqu'à 43 % à leur manager.
Bonne nouvelle toutefois: les collaborateurs continuent de faire davantage confiance à leurs managers qu'aux institutions (à savoir les marques, les ONGs, le gouvernement et les médias).
Quelques recommandations
Pour endiguer ce manque de confiance dans l'entreprise de la part des plus pessimistes, Edelman donne plusieurs conseils. L'optimisme général pourrait passer de 41 à 62 % si les collaborateurs ont le sentiment qu'ils peuvent évoluer dans leur entreprise et qu'ils sont inclus dans les décisions, notamment sur le déploiement de l'IA. Enfin, le sentiment que leur employeur s'efforce d'avoir un impact positif sur la société peut aussi grandement peser dans la balance.
Seulement 43% des collaborateurs sont d'accord sur le fait que leur employeur "respecte la diversité idéologique, s'assurant d'une représentativité politique de gauche comme de droite". Tous souhaitent majoritairement pouvoir donner leur avis, même si ce dernier n'est pas aligné à celui de leur manager.
Il s'agit là du nerf de la guerre et c'est d'autant plus vrai pour attirer de nouveaux viviers de talents. Le fait de pouvoir donner librement ses retours aux managers et d'exprimer son opinion sont des points décisifs dans leur décision de prise de poste.
De la même manière, un écart de 21 points est relevé entre salariés optimistes et non-optimistes sur leur propension à recommander leur employeur à leur entourage. Les optimistes font aussi "plus que ce que leur employeur demande" (71 % d'entre eux) par rapport aux non-optimistes (55 %). Autant de raisons de sérieusement s'atteler à renouer des relations de confiance en entreprise, pour conjuguer à la fois bien-être et productivité.
Source Pierre Berthoux - BFM Business