Pourquoi sommes-nous si fatigués à peine rentrés de congés ?

Rédigé le 20/09/2024

Alors que l'été touche à sa fin, certains salariés sont déjà fatigués et ne comprennent pas pourquoi. Afin de lever le voile sur ce mystérieux phénomène (et le gérer au mieux), les coauteurs du livre "50 conseils pour retrouver de l'énergie", Gilone de Maigret et Denis Pennel, nous partagent leurs explications et conseils.

À peine rentré de congés et déjà fatigué… C’est grave, docteur ? Beaucoup d’actifs ont en effet du mal à se remettre au travail après une pause prolongée pendant l’été. Ils sont fatigués alors qu’ils étaient persuadés d’avoir rechargé les batteries. Selon Gilone de Maigret, coautrice de 50 conseils pour retrouver de l’énergie (Eyrolles), publié en septembre 2024, c’est parce que « la plupart des individus ne se laissent pas suffisamment de temps pour réajuster leur rythme. Quand ils sont en vacances, la cadence est plus lente, dépourvue de contraintes, faite uniquement de plaisirs. Donc, quand ils reviennent au travail, il sont désynchronisés de leur routine habituelle. C’est normal de ne pas être opérationnel à 100 % dès le premier jour et les jours suivants. Il s’agit de se réadapter. Cela peut prendre entre 10 et 15 jours. »

De plus, l’intensification du rythme de travail dans de nombreuses entreprises rend la reprise « encore plus périlleuse », complète le second auteur, Denis Pennel : « Le changement de rythme entre les temps de repos et les temps de travail sont extrêmement forts. De nombreux salariés appréhendent leur retour au travail et se mettent trop de pression sur les épaules pour performer immédiatement. Ce qui est très énergivore. »

1. Accepter un temps de latence

Cette sensation de fatigue reste néanmoins « biologique. Personne n’y échappe« , expliquent les auteurs. Aussi, il est important de « réguler son énergie lors d’une reprise professionnelle afin de la conserver le plus longtemps possible », poursuit Gilone de Maigret. La clé réside d’abord dans l’acceptation de ce temps de latence incontournable : « Cela ne sert à rien de vouloir tout faire trop vite. Il faut reprendre le travail de manière progressive afin que le regain d’énergie acquis pendant l’été soit bénéfique dans la durée ».

2. Prendre soin de ses ressources

Ensuite, pour entretenir cette énergie précieusement acquise au soleil, les trois éléments ressources dont les salariés doivent prendre soin sont : l’alimentation, le sommeil et la pratique sportive. « Cela paraît évident, mais adopter une bonne hygiène de vie est facile à dire et difficile à faire, surtout sur un temps long. Lorsqu’ils reprennent le travail, les salariés sont de nouveau happés par un rythme effréné qui les amène à reprendre de mauvaises habitudes. Contrairement aux vacances, ils ne vont plus prendre le temps de cuisinier des plats de qualité, de faire du sport régulièrement, ou de bien dormir sans avoir passé leur journée devant les écrans », affirme Denis Pennel.

3. Instaurer de nouveaux rituels

Afin de conserver cette énergie positive, enfin, il est important de ne pas retomber immédiatement dans une routine, parfois ennuyeuse et fatiguante : « La nouveauté et la créativité stimulent l’esprit et le corps. C’est important de garder le réflexe d’aller vers l’inconnu en se fixant, par exemple, de nouveaux objectifs personnels et professionnels ambitieux. Cela permet de continuer à prendre du plaisir, tout en se mettant dans une posture de réussite motivante et valorisante », souligne l’autrice.

Si ces pratiques sont d’ordre individuel, le manager peut également jouer un rôle dans la préservation de l’énergie de ses équipes. D’après, les coauteurs, il n’est pas recommandé de « les submerger de demandes dès le premier jour de travail. Il faut leur laisser le temps de retrouver leurs repères, de consulter les sollicitations qu’ils ont reçues pendant leur absence, afin qu’ils puissent prioriser les premières tâches à traiter. Il s’agit de différencier l’urgent de l’important. Pour l’urgent, il faut se demander : « pour qui » ? Et pour l’important, il faut se demander : « quelles seront les conséquences si ce n’est pas fait ? » Ils recommandent ainsi aux managers de laisser de côté les dossiers brûlants qui nécessitent de la concentration, en attendant « au moins le milieu de la semaine ». Et les invitent à faire faire des horaires allégés aux équipes.

Pour conclure, l’autrice rappelle que « la bonne gestion de son énergie est un vrai apprentissage. » C’est comme « lorsqu’un salarié débute à peine ses vacances et qu’il tombe malade : cela signifie qu’il ne connaît pas bien ses limites physiques et psychiques et qu’il les a outrepassées pendant son temps de travail. »

 

Source Courrier Cadres