Tout le monde peut avoir besoin de solliciter son réseau professionnel au cours de sa carrière : trouver une solution à un problème, obtenir un contact ou une information, saisir une opportunité de travail. Trois dirigeants partagent leurs conseils pour réseauter sans faux pas.
Alain Marty, président du NPG
« Le réseau est très important, surtout lorsqu’on sait qu’après 40 ans, 80 % des jobs sont pourvus grâce à des relations ou à des recommandations. Dès le début de sa carrière, il faut soigner sa réputation en évitant certaines erreurs. Il est judicieux d’être présent (mais pas trop) à divers évènements, de garder contact avec ses relations, même quand celles-ci ne présentent pas d’intérêts immédiats. Il ne faut pas raisonner à court terme. C’est le principe de la main tendue. Les personnes, reconnaissantes d’avoir été aidées quand elles étaient en période de fragilité, seront plus enclines à le rendre plus tard. Il faut savoir donner et recevoir, pas uniquement prendre. Quand on interagit, il faut être synthétique et convaincre en quelques minutes. Il faut garder une ligne de conduite professionnelle et ne pas y déroger. »
Olivier Pantel, CEO de Training Series
« J’ai commencé à investir du temps et de l’énergie pour construire mon réseau professionnel tardivement. Il n’est jamais trop tard, en réalité, mais il est préférable de commencer tôt. Les personnes que l’on rencontre finissent toujours par nous donner un coup de main : que ce soit un conseil, un contact, une opportunité de travail. Le carnet d’adresses permet de trouver des réponses à toutes de situations, y compris problématiques. Il s’agit de ne pas être timide, de rester soi-même, de s’intéresser à la personne et à ses centres d’intérêts, avant de se présenter et de parler de soi. L’idéal est d’identifier les véritables décideurs dans la hiérarchie, tous ne sont pas en mesure d’apporter une réponse favorable ou défavorable. Mieux vaut se rencontrer dans la vie réelle avant de se connecter sur LinkedIn. Mais, il ne faut pas pour autant négliger cette seconde étape virtuelle. Elle permet de garder contact de loin avec son réseau. C’est un processus qui s’inscrit dans la durée. Réseauter, c’est semer des petites graines sans savoir quand la récolte aura lieu. Il ne vient pas tout seul, il faut aller le chercher et l’entretenir. Intégrer des réseaux structurés, comme le NPG, permet d’accélérer les rencontres et les discussions autour de projets professionnels. Cela aide à lever plein de freins puisque tout le monde est là pour la même chose. »
Hassan*, CEO de 51 ans
« Le réseau est précieux à certains moments de la vie professionnelle. Il permet de trouver ou de transformer une opportunité, en court-circuitant les chasseurs de tête ou les plateformes d’emploi. C’est essentiel de partir en bons termes d’une entreprise, puis de maintenir des relations étroites, sans calcul, avec ses anciens managers et collègues. Cela peut passer par prendre des nouvelles de temps en temps (pour souhaiter un anniversaire, célébrer un mariage, etc.). Cela permet de bâtir un lien de confiance dans la durée. Au moment opportun, notamment lors d’une chasse confidentielle, les relations permettront d’être identifié par certains décideurs et/ou d’obtenir des informations qui feront la différence. C’est un exercice militaire qui nécessite d’être bien organisé pour ne pas solliciter nos contacts que quand nous en avons besoin. Mieux vaut, d’ailleurs, ne pas contacter quelqu’un pour lui demander directement du travail, mais plutôt solliciter son expertise, ses conseils. La personne se sentira valorisée et sera plus à l’écoute. LinkedIn est aussi un canal efficace pour se renseigner sur son interlocuteur, ainsi que garder contact facilement à distance, mais échanger sincèrement dans la vraie vie est toujours préférable. »
*Le prénom a été modifié afin de préserver l’anonymat du témoin.
Source Courrier Cadres - Léa Lucas