Près de la moitié des entreprises ont été confrontées à plus de candidats refusant leurs offres de recrutement, d’après le cabinet de recrutement des cadres. Une tendance qui serait dû à une préférence actuelle pour la sécurité de l’emploi.
46%. C’est le nombre d’entreprises qui disent avoir essuyé en 2024 plus de refus de candidats à qui elles avaient fait une offre d’embauche. C’est ce qu’il ressort d’une étude du cabinet de recrutement Robert Walters auprès de cadres et d’entreprises. Ces refus proviennent principalement d’un désaccord sur la rémunération (73%), d’inquiétudes quant à la stabilité de l’entreprise (27%), de préoccupations liées à la sécurité de l’emploi (20%), et d’une incompatibilité avec la culture de l’entreprise (13%).
Selon le recruteur, ce phénomène est dû à une tendance propre à l’année 2024 : la préoccupation des cadres pour la sécurité de l’emploi. 27% des entreprises interrogées voient les candidats exprimer de plus en plus des préoccupations liées à la sécurité de l’emploi ou la stabilité de l’entreprise durant le processus de recrutement. Elles sont même 67% à penser que le contexte géopolitique incertain du printemps et du début d’été a pu freiner les velléités de changement de poste. Et 66% ne sont pas plus optimistes sur les mois à venir. « A l’inverse des candidats, qui sont confiants sur les opportunités du marché, les entreprises sont plus frileuses, et donc plus exigeantes sur les profils, tout en étant moins généreuses sur les salaires. Nous observons donc davantage de blocages dans les processus de recrutement cette année », explique Aude Boudaud, directrice au sein de Robert Walters.
Les entreprises interrogées tentent donc de rassurer les candidats, puisque 61% disent avoir adapté leurs stratégies de recrutement pour répondre à ces préoccupations. Parmi les nouveautés mises en place, davantage de transparence sur les défis du secteur (36%), la présentation des performances de l’entreprise dès les entretiens (33%), ou encore des plans de croissance de l’organisation (24%). 45% des entreprises assurent être transparentes avec les candidats sur leur santé financière et les projets à long terme.
Des cadres plus prudents au vu du contexte
Cela rejoint en partie le phénomène du « Big Stay » qui s’observe dans certains pays : les cadres sont plus frileux à changer d’emploi une fois qu’ils sont en poste, en raison du contexte géopolitique ou économique.
Les cadres interrogés au cours de cette étude confirment en partie cette affirmation : 31% se disent très préoccupés par la sécurité de l’emploi lorsqu’ils réfléchissent à quitter leur emploi actuel, motivés notamment par le contexte économique (39%), et géopolitique (20%). Les moins de 30 ans sont plus préoccupés par le contexte géopolitique, les plus de 40 ans, par celui économique. 11% des cadres interrogés disent être affectés par l’inflation dans leur volonté de changer d’emploi ou non.
Même s’ils se sentent toujours en position de force sur le marché de l’emploi, le contexte les incite à la prudence et ils se montrent d’autant plus exigeants face à une nouvelle offre. Près de la moitié des cadres interrogés (45%) disent privilégier la sécurité de l’emploi à la rémunération et l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Un phénomène récent pour certains, puisque 15% ne prêtaient pas attention à cette question depuis la crise Covid. Cependant, 18% de l’ensemble des cadres et 57% des moins de 30 ans ne prêtent pas du tout attention à ce sujet.
Méthodologie :
Enquête réalisée auprès de plus de 300 cadres et 90 entreprises en France au cours du 3ème trimestre 2024.
Source Cadremploi