Arrêt maladie : ai-je le droit de passer des entretiens d’embauche pendant mon absence ?

Rédigé le 19/12/2024

Être en arrêt maladie ne vous empêche pas de passer des entretiens d’embauche. A condition, toutefois, de le faire dans les règles.

Bientôt la fin d’un calvaire ? Après des mois de tensions au travail, où chaque réunion devenait une épreuve, votre médecin a fini par poser un diagnostic sans appel : épuisement professionnelArrêt maladie prescrit, vous voilà contraint de vous éloigner du bureau pour plusieurs semaines. Mais difficile de ne pas penser à l'avenir. Votre poste actuel ne vous convient plus, et l’idée de chercher un nouvel emploi commence à germer. Cependant, une question vous taraude : êtes-vous vraiment autorisé à passer des entretiens d’embauche pendant votre arrêt maladie ? Et surtout, votre patron peut-il vous sanctionner s’il l’apprend ? Première bonne nouvelle : «Etre en arrêt maladie ne vous interdit pas d’aller chercher du travail ailleurs», assure Elodie Cohen-Morvan, avocate spécialisée en droit du travail. Votre employeur ne pourra absolument rien vous reprocher.

Bien respecter vos heures de sortie autorisées

En revanche, c’est la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) qui pourrait vous causer des ennuis. Car en théorie, passer des entretiens peut être considéré comme une violation de votre obligation de repos liée à votre arrêt. Mais, dans la pratique, les risques sont limités. Notamment si vous passez vos entretiens en visioconférence, comme c’est le cas la plupart du temps : «La Sécurité sociale n’a aucun moyen de vérifier ce que vous faites chez vous», rassure l’avocate. Ainsi, si vous passez un entretien depuis votre domicile, vous ne risquez aucune sanction immédiate.

Les choses se compliquent toutefois si vous devez vous rendre physiquement à un entretien d'embauche… Pour rappel, la plupart des arrêts maladie comportent des heures de sortie autorisées, généralement de 9h à 11h et de 14h à 16h, y compris le week-end et les jours fériés. Si votre employeur soupçonne que vous recherchez un autre job, il peut tenter de vous prendre en défaut en sollicitant une visite de contrôle à votre domicile en dehors des heures autorisées.

Une absence peut vous coûter cher

Vous avez d’ailleurs tout intérêt à rester dans les clous : «Si un contrôle constate votre absence en dehors des heures autorisées, la CPAM peut suspendre vos indemnités journalières, voire exiger le remboursement de celles que vous avez déjà perçues», avertit Elodie Cohen-Morvan. Votre employeur pourrait également interrompre le versement de votre complément de salaire. Notez cependant que malgré tout cela, votre absence à la visite de contrôle ne justifie en aucun cas une sanction disciplinaire, comme un blâme ou encore moins votre licenciement.

Pour éviter que la Sécu ne vous coupe les vivres, mieux vaut donc agir dans les règles. Privilégiez les premiers contacts par téléphone ou visioconférence : ne prévoyez un entretien physique que si vous êtes sérieusement en lice pour le poste. Et surtout, assurez-vous que cela se fasse pendant vos heures de sortie autorisées !

Source Capital