La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) propose de passer à la semaine de 36 heures de travail pour financer le futur régime de retraite par capitalisation mais aussi l’économie de guerre.
En pleines négociations sur la réforme des retraites, la CPME lance un pavé dans la mare. Pour financer à la fois le système des retraites et l’économie de guerre, la Confédération des petites et moyennes entreprises a une proposition choc : augmenter le temps de travail. La CPME milite ainsi pour le passage à la semaine de 36 heures de travail. Selon l’organisation patronale, cette mesure permettrait d’alimenter le futur régime des retraites par capitalisation mais également de «financer l’effort de guerre», comme l’a défendu ce mardi 11 mars sur BFMTV Amir Reza-Tofighi, son président.
«Pour pouvoir financer l’effort de guerre, il faut juste travailler plus. Il faut juste produire plus de valeur», a-t-il affirmé en soutenant qu’augmenter le temps de travail permettrait aussi de financer la transition écologique et la transition numérique. «Aujourd’hui, on est en train de léguer une dette à nos petits-enfants pour financer nos retraités, eh bien moi, je pense que c’est immoral», a poursuivi Amir Reza-Tofighi en pointant «un régime de retraite hors contrôle».
«C’est jouer à la roulette russe avec nos retraites»
Pour la CPME, «il n'y a pas de meilleur moyen pour augmenter la production, à l'heure où les usines d'armement doivent tourner à plein régime». Concrètement, cette heure supplémentaire «ne serait pas payée de suite». «Il s’agirait d’un salaire différé qui permettrait au salarié d’avoir un complément de retraite par capitalisation. Cette 36e heure, c’est quoi ? C’est sauver notre régime de retraite», a précisé Amir Reza-Tofighi. Avant d’ajouter : «Ce n’est pas remplacer le régime de retraite par répartition, mais s’assurer que les personnes qui seront retraitées dans 30 ou 40 ans auront des pensions dignes.»
Face à lui sur le plateau de BFMTV, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a rétorqué : «La capitalisation, on n’en veut pas. C’est dangereux, c’est jouer à la roulette russe avec nos retraites.» Elle estime, pour sa part, que les retraites par capitalisation «coûtent plus cher» que celles par «répartition». «Ce sont des exonérations fiscales qui sont très importantes et ça coûte cher pour les salariés et les patrons. Les seuls bénéficiaires, ce sont les assureurs et les banquiers», a-t-elle affirmé.
Source Capital