Pour compenser leur manque de connaissances, les incompétents savent remarquablement se valoriser. Claire Petin, psychologue clinicienne, partage 5 raisons cachées qui peuvent expliquer ce comportement.
« Je suis sûre que vous l’avez remarqué… au travail, les plus compétents ne sont pas toujours ceux qui sont valorisés », affirme la psychologue Claire Petin. Alors que les personnes les moins qualifiées surestiment leurs capacités, les plus talentueuses ont tendance, au contraire, à se sous-estimer.
Les “nuls” ne réalisent pas leur propre ignorance, cultivant ainsi une confiance démesurée en leurs capacités. Ils se valorisent, savent très bien se vendre et maîtrisent l’art du paraître. De quoi nourrir votre sentiment d’injustice lorsque vous les observez réussir mieux que vous. Avez-vous déjà vécu ce type de situation ? Naturellement, vous pensez à quelqu’un qui correspond parfaitement à cette description. Claire Petin liste 5 raisons pour lesquelles les incompétents, les nuls, réussissent mieux que les autres.
1. Ils savent se vendre
Ce n'est pas toujours le cas, heureusement, mais dans un monde où l'image et la communication ont une place de choix dans nos interactions, ceux qui savent se mettre en avant, même sans talent, peuvent parfois surpasser ceux qui se contentent de bien faire leur travail, en silence.
« Alors que les personnes compétentes espèrent que leur travail va les valoriser, les incompétents, eux, communiquent plus efficacement sur leurs prétendues connaissances, souligne la spécialiste. Ils donnent l’illusion de la maîtrise et, en bon imposteurs, s’attribuent même parfois les idées des autres. »
2. Ils affichent une grande confiance
Chez les incompétents, la valorisation prime sur la compétence. Ils savent très bien se vendre, même sans avoir de réelles compétences. C’est l’effet Dunning-Kruger : un biais cognitif commun aux imposteurs.
Théorisé pour la première fois en 1999 par les psychologues David Dunning et Justin Kruger, ce mécanisme, également appelé effet de surconfiance, désigne les personnes les moins qualifiées qui savent faire valoir leur (pseudo) savoir-faire. « Moins on en sait, plus on est persuadé d’être compétent, explique Claire Petin. Résultat ? Ils imposent leurs idées avec assurance, pendant que les vrais experts, eux, doutent davantage. »
3. Ils donnent leur avis sur tout
Ces prétendus experts ne maîtrisent pourtant pas une chose : l’humilité. Ceux qui sont vraiment compétents mesurent mieux la complexité des choses. Ils connaissent leurs limites et doutent plus facilement, ce qui les rend parfois moins flamboyants dans leur auto-promotion.
À l’inverse, les nuls ont tendance à donner leur avis sur tout… « Même sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas, alerte la psychologue. Ça s’appelle l’ultracrépidarianisme : ils parlent avec aplomb, créant une illusion d’expertise. »
4. Ils esquivent les tâches difficiles
Pour la psychologue Claire Petin, un comportement, plus insidieux, permet de reconnaître les incompétents qui savent se valoriser. Certains feignent l’ignorance pour éviter les responsabilités : ça s’appelle l’incompétence stratégique, explique la spécialiste.
Et le résultat n’est pas sans risque pour ceux qui veulent bien faire. « Le travail est redistribué aux plus compétents, qui eux finissent surchargés », souligne-t-elle.
5. Ils sont valorisés dans le monde du travail
Le pire dans tout ça ? Le monde du travail les favorise. C’est ce qu’on appelle la kakistocratie : le règne des incompétents, alerte Claire Petin.
« Les promotions se jouent plus sur la visibilité et les réseaux que sur les compétences réelles. Une fois en place, les incompétents se protègent entre eux, favorisent d’autres profils comme eux, perpétuant ainsi le cycle de la médiocrité. »
Source Psychologies Magazine