"Contrairement à ce qu'on peut penser, on n'est pas des nantis" : les salariés de la Société générale en grève pour réclamer de meilleurs salaires

Rédigé le 25/03/2025

C'est la première fois depuis les années 1990 que l'intersyndicale appelle à une journée de grève nationale, selon la CFDT.

Les employés de la banque Société générale sont appelés à faire grève mardi 25 mars. Après l'échec des négociations salariales annuelles, l'ensemble des syndicats du groupe bancaire dénoncent la politique de rémunération du groupe. Pour la première fois en cinq ans, ils ont d'ailleurs refusé de signer le projet d'accord de la direction sur les salaires, jugé insuffisant. Manque de reconnaissance financière, burn-out... Alors que les résultats de la Société générale s'améliorent, les salariés, eux, s'estiment lésés et réclament des revalorisations salariales.

Salariée depuis 25 ans à la Société générale, Sophie, actuellement au service marketing, compte ses augmentations sur les doigts d'une main : "La dernière remonte à trois ans et la fois d'avant, c'était il y a cinq ans..."

Une situation d'autant plus difficile à encaisser, qu'en 2024, le groupe a enregistré 4 milliards d'euros de profits. "Quand on fait des belles années, comme on vient de le faire, ça paraît incompréhensible qu'on nous dise qu'il y a de l'argent pour certaines choses, mais pas pour les salariés. Contrairement à ce qu'on peut penser, on n'est pas forcément nantis dans la banque", souligne Sophie.

"Climat anxiogène"

Elle craint aussi pour son avenir. Depuis la fusion avec Crédit du Nord, en 2023, les plans sociaux s'accumulent, alerte le Syndicat national de la banque CFE CGC. "Cela a entraîné 3 700 suppressions de postes et 600 fermetures d'agences, déplore le secrétaire général du syndicat, Daniel Petrucci. Tout ceci a entraîné un climat particulièrement anxiogène dans l'entreprise."

Cela se traduit, selon le syndicaliste, par une montée alarmante des risques psychosociaux : "Le risque de burn-out, globalement, 44% des salariés du secteur affichait un risque élevé ou très élevé. Ce chiffre, il est passé à 57 % à la Société générale." Après des suppressions de postes, essentiellement dans les agences, les syndicats craignent de nouvelles vagues de licenciement, notamment dans l'informatique avec le développement de l'IA.

 Source France Info