Présentés comme un outil de soutien aux employés pour atteindre leurs objectifs, les «plans d’amélioration de la performance» (ou PIP), sont, dans les faits, souvent utilisés par les entreprises pour faciliter les licenciements à moindre coût. Chez Microsoft, des salariés en font les frais.
Une nouvelle méthode de licenciement déguisée est-elle en train de gagner du terrain au sein des grandes entreprises ? Présenté comme un outil de soutien aux employés pour atteindre leurs objectifs, le plan d'amélioration de la performance, en anglais performance improvement plan (PIP), semble devenir monnaie courante chez les géants de la tech américaine. Dernier exemple en date : Microsoft. Selon les informations de Business Insider, reprises par Courrier International, un nouveau PIP est actuellement déployé au sein du groupe informatique.
Les employés jugés «peu performants» disposent de cinq jours pour choisir entre une démission immédiate avec indemnité ou la participation obligatoire à un PIP, avec à la clé le risque d’un licenciement sans indemnité quelques semaines plus tard. Ce procédé s’inscrit dans ce que le Wall Street Journal a qualifié en novembre dernier «l’ère du PIP», une méthode redoutée à la fois par les salariés et les managers. Officiellement, ces programmes doivent donner une dernière chance aux collaborateurs en difficulté. Dans la pratique, ils ressemblent de plus en plus à des stratégies de réduction d’effectifs masquées, sans devoir recourir à des vagues de licenciements.
«C’est de la poudre aux yeux»
Concrètement, un PIP consiste souvent à imposer une liste d’objectifs ambitieux à atteindre dans un court délai, généralement de 30 à 90 jours. À défaut, la sanction tombe : licenciement pur et simple. «C’est de la poudre aux yeux», juge Anna Tavis, ancienne DRH chez AIG. Selon elle, «aucun de ces plans ne se traduit par une amélioration de la performance. C’est une excuse pour vous dire :‘On vous a donné une opportunité. Vous n’avez pas été performant, maintenant vous partez.’»
Et la tendance s'amplifie dans le contexte actuel : entre télétravail généralisé, ajustements post-Covid et surtout pression de l’IA, les entreprises relèvent leurs attentes. Les salariés, eux, doivent suivre le rythme… ou faire leurs cartons.
Source Capital