Cette ville du Sud-Ouest ne cesse d’attirer année après année. Son dynamisme économique, porté par l’aéronautique, le spatial et la défense, offre de nombreuses opportunités professionnelles aux profils qualifiés. Dans le même temps, les Toulousains affichent un goût prononcé pour la fête, entre le soleil, les restaurants branchés et les matchs de rugby enflammés sur la Place du Capitole.
Connue pour ses célèbres briques roses, Toulouse a été élue meilleure destination urbaine au monde à visiter en 2025 par Lonely Planet. Si les touristes ont de bonnes raisons de visiter la “Ville rose”, comme certains aiment l’appeler, les Français sont toujours plus nombreux à vouloir s’y installer durablement. La hausse moyenne de la population est, en effet, de 1,23 % depuis 2016, selon l’INSEE. “C’est la ville la plus regardée par les cadres, après le Grand Paris, Aix-Marseille et Lyon. Elle est, actuellement, au coude-à-coude avec Bordeaux”, détaille Anaïs Adine, consultante recrutement dans le Sud-Ouest de la France chez Hellowork. Au premier trimestre 2025, la région Occitanie enregistrait plus de 210 000 offres d’emploi, dont 45 % en CDI, 23 % en alternance, 17 % en CDD et 14 % en intérim. Toulouse concentrait, à elle seule, 24 % des offres d’emploi.
Des recrutements à la hausse
Cette attractivité s’explique par le dynamisme de secteurs tels que l’aéronautique, le spatial et la défense. “Le contexte international, avec la volonté européenne de se réarmer, est très favorable pour les entreprises de ces secteurs”, assure la consultante d’Hellowork. La hausse des taxes douanières décrétée en avril 2025 par Donald Trump “a légèrement freiné cette dynamique, car les échanges commerciaux avec les États-Unis sont nombreux. Néanmoins, ces secteurs sont suffisamment robustes pour absorber les secousses économiques”, complète Vincent Roiron, directeur régional chez Expectra Occitanie. Aussi, afin de répondre à des carnets de commandes qui s’envolent, les organisations présentes sur le territoire toulousain sont nombreuses à rechercher des profils qualifiés.
C’est, notamment, le cas d’Airbus, chef de file du secteur de l’aéronautique, mais aussi de Dassault Systèmes, Thales, et Safran, ainsi que de leur myriade de sous-traitants. Ces leaders mondiaux se tournent vers des profils divers : ingénieurs, mécaniciens aéronautiques, agents de contrôle qualité, câbleurs, opérateurs sur machines à commande numérique, ou encore ajusteurs-monteurs. Au regard du contexte, ils sollicitent également l’expertise industrielle pointue de profils seniors, voire de retraités expérimentés. “Certains rappellent leurs anciens salariés pour des missions ponctuelles”, observe Anaïs Adine. En temps normal, la moyenne des salaires oscille entre 24 000 et 28 000 euros / bruts annuels. “En ce moment, les candidats sont en position de force, ils peuvent négocier leur salaire à la hausse”, encourage-t-elle.
Parmi les entreprises qui gravitent autour d’Airbus : Do iT Platinium, spécialisée dans l’électrification des avions. Fabien Terrassoux et Benoît Rouanet, ses directeurs généraux, disent ressentir le dynamisme économique impulsé par le mastodonte de l’aéronautique. « C’est une véritable locomotive régionale et mondiale !” Leur croissance des derniers temps le prouve. « Nous recrutons environ 10 personnes par mois. Nous sommes actuellement 200 collaborateurs et serons 280 d’ici à la fin de l’année”, se réjouissent-ils. Ces recrutements sont possibles, en partie, grâce aux nombreuses écoles d’ingénieurs localisées à Toulouse et ses environs, telles que l’ENAC, l’ICAM, l’INSA Toulouse, l’ISAE, et l’ENSEEIHT. “Ces étudiants sont un vivier formidable de candidats. Ils sont nombreux à intégrer le marché du travail à Toulouse après leurs études. Cela contribue à rendre la ville jeune et dynamique”, remarque Vincent Roiron.
Internationalisation croissante
Ces grandes entreprises au rayonnement mondial tendent à internationaliser la ville. Les nationalités sont plus nombreuses : elles ne se limitent plus aux Français de régions voisines, ou aux Allemands, Anglais et Espagnols, mais s’étendent à “des cadres asiatiques (Chinois, Japonais et Coréens, ndlr), Canadiens, Indiens et Turcs”, énumèrent nos experts. C’est pourquoi, Airbus propose à ces collaborateurs en provenance de l’étranger d’inscrire leurs enfants à l’école internationale de Toulouse (IST). “Nous offrons les mêmes cursus éducatifs que ceux proposés dans d’autres écoles internationales partout dans le monde. Nous voulons assurer une continuité pédagogique d’un pays à l’autre, indique Rachel Leonard, directrice de l’IST. Il y a 25 ans, nous avions 80 % d’élèves britanniques. Nous observons désormais un rééquilibrage avec plus de 30 nationalités.”
L’IST s’attèle donc à créer un environnement inclusif afin que chaque enfant trouve sa place. “Ces politiques familiales sont indispensables au bon fonctionnement des filières de la région.” L’entreprise toulousaine Do iT Platinium accompagne, elle, ses nouveaux collaborateurs internationaux dans leurs démarches administratives et leurs recherches de logement.
Ouverture d’esprit
Outre le dynamisme économique, Toulouse est plébiscitée pour de nombreux autres atouts : ses journées ensoleillées, sa proximité avec l’océan Atlantique, la mer Méditerranée ainsi que les Pyrénées. Mais aussi, pour l’ouverture d’esprit de ses habitants, leur sens de la fête et leur goût pour la gastronomie (cassoulet, canard et tapas). Cet art de vivre à la toulousaine est d’autant plus perceptible lorsque les crampons des joueurs de rugby du Stade Toulousain foulent la pelouse du stade Ernest Wallon. Lorsqu’ils disputent une finale du Top 14, c’est toute la place du Capitole, dotée d’écrans géants, qui s’enflamme. Les plus fervents supporters poursuivent, ensuite, leur soirée dans des endroits emblématiques de la ville, comme la Place Saint-Pierre, les Carmes ou le marché Victor Hugo.
Côté culture, la Ville rose n’est pas en reste avec, notamment, le lancement récent de la parade de La Machine – un véritable opéra urbain. Cet événement a réuni plus d’1,2 million de personnes en octobre 2024. Afin de répondre à cet enthousiasme grandissant, Toulouse renforce ses infrastructures de transports en commun avec la construction d’une troisième ligne de métro attendue pour 2028. Ce projet va inévitablement réorganiser les flux avec les communes environnantes, comme Labège, Blagnac, Colomiers, Ramonville ou Tournefeuille. En 2024, elles comptaient quelque 832 348 âmes qui devraient bénéficier, en cascade, de cette attractivité économique et culturelle. “De nombreux cadres ont un véritable coup de cœur pour cette ville. L’ambiance est très différente des autres villes françaises. En règle générale, ceux qui s’y installent, restent !”, termine Anaïs Adine.
Courrier Cadres - Léa Lucas

